Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Eh oui, je suis un ancien paysan qui a connu toutes les phases actives des travaux ruraux et des champs . En ce temps là, il n'y avait guère de modernisme et la vie se déroulait dans la sérénité des saisons alliée à la nature vive. Le réveil et le lever s'annonçaient dès le petit matin avec le jour pointé . Les oiseaux en s'égosillant nous annonçaient un autre jour en leur joie .

Pour ma part, du printemps à l'automne , il fallait aller rechercher le cheval de trait qui était au pré , parfois à plusieurs kilomètres de son écurie. Dès son arrivée , une ration de foin ou matière sèche lui était distribuée. Cela me laissait le temps de prendre mon petit déjeuner. La campagne , quand tout s'éveille avec les oiseaux et divers animaux est un lieu formidable . Souvent, je rencontrais des lièvres en tournées matinales en les chemins creux . Déjà, les faisans s'égosillaient en le lointain et les merles piaillaient dès leur réveil. Les chouettes et chats huant terminaient leur nuit en poussant des hululements .

Le petit déjeuner pris, il fallait abreuver le cheval et lui installer les harnais afin d'atteler la remorque pour aller vers les champs et parfois poursuivre un labour commencé la veille . J'aimais labourer avec le brabant réversible et rien de plus agréable que cette tâche qui voyait la terre se retourner en glissant sous la pression du versoir du socle de la charrue. Évidemment, la rentabilité était moindre qu'avec le tracteur et plusieurs socles. Mais, il faut comprendre que le plaisir n'est pas le même car accompagner le cheval et la charrue en tenant la poignée d'une main et les rênes de l'autre créait une osmose active avec l'ensemble . Beaucoup d'autres travaux se faisaient avec le cheval car il était doué pour s'adapter aux différentes tâches. La préparation des terres labourées en guéret était incontournable et le passage de la houe en les plantations ou semis s'avérait efficace en des travaux très précis .

IL fallait marquer une pose de midi à treize heures , afin de laisser un petit repos à notre fidèle et courageux ami . Puis le travail reprenait en l'après-midi , parfois différent du matin. J'aimais transporter avec la remorque le foin qui avait été bottelé au préalable et c'était une tâche des plus agréables par laquelle il fallait avoir un bon coup de fourche .

Puis, la journée se terminait en un repos pour notre ami afin de le reconduire en sa prairie où il prélevait de l'herbe verte . Si les travaux avaient été rudes en la journée et l'avait mis en sueur , il restait à l'abri en son écurie pour éviter les chauds et froids. Entre temps, il s'agissait de préparer sa litière et éliminer les vieilles pailles issues des couches précédentes en les remplaçant par une nouvelle litière . Certains jours me voyaient le matin faire le pansage en activant la brosse et en peignant les crins. Le curage des sabots s'avérait indispensable .

J'ai commencé à travailler pendant les vacances vers l'âge de douze ans et bien plus dès quatorze ans . IL m'arrivait d’effectuer des travaux de force dès cette période . J'aimais cette vie simple qui se déroulait en l'approche précise et bien réelle du milieu naturel et de la terre .

Ceci créait avec le cheval une complicité et une fois rentré le soir, je partageais un bout de la pêche ou bien du fruit avec lui que je consommais. IL m'en réclamait sa part par un petit hennissement. Nous nous comprenions rien qu'aux gestes et attitudes. J'ai beaucoup appris de ce compagnon durant cette période pendant que mes camarades fréquentaient les bancs des collèges et lycées . Il m'a fallu rattraper plus tard ces instructions car cette terre que j'aimais devenait de moins en moins rentable .

C'est le cœur gros que je me séparais de mon ami. Ainsi va la vie et il m'a fallu partir vers d'autres horizons , mais sans me dépayser car j'allais vers le milieu de la forêt en gestion et conservation . En ce milieu, afin de le parcourir , j'acquis un magnifique et merveilleux pur sang anglais pour parcourir les surfaces forestières qui m'étaient confiées . J'eus beaucoup de plaisir à chevaucher en ce milieu et j'y découvris des richesses insoupçonnées . L'approche des animaux sauvages s'avérait possible et formidable . L'instinct et l'intelligence de mon pur-sang étaient sans égales. En chevauchant , sur le rivage de l'Atlantique , en bordure du cordon dunaire , en longeant la mer , mon cheval s'arrêtait souvent pour regarder au loin la mer . Puis, je remarquais que des sons parvenaient comme un petit cliquetis et c'est là où mon pur-sang réagissait. Je su plus tard qu'il s'agissait des dauphins transmettant en communication par ultra-sons ce que mon cheval percevait . C'était formidable car nous étions au cœur du relationnel naturel .

Toutes les créatures communiquent entre-elles et il n'y a que l'espèce humaine qui se révèle être autiste et ne pas comprendre en gardant son isolement bien particulier . Aussi, nous devons dire les intelligences plurielles et nos l'intelligence humaine en particulier . Devant ces constatations , il faut croire aux forces universelles faisant grande part aux créatures diverses .

Tag(s) : #Ecologie, #Environnement planétaire, #Humainement vôtre, #Nature, #Sociétés et civilisations, #les saisons
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :