LE TEMPS DES MOISSONS . . .

En ce début juillet , nous sommes en plein dans la saison des moissons . Nos ancêtres appelaient ce mois Messidor , mais aujourd'hui avec des variations du temps , cette saison commence en la seconde quinzaine de juin. Les techniques appliquées ont évolué et maintenant on ne fait plus de gerbes et du coup de gerbier.

Les battages se font directement sur le terrain et des puissantes machines séparent avec haute technologie la paille du grain. Ce sont des monstres de technologie qui nous aident à réaliser ces moissons .

Avant cela, il faudrait faire des gerbes avec une faucheuse-lieuse , les rassembler par petits tas et les charroyer par remorques entières en les apportant au gerbier . Ce dernier étant le rassemblement de l'ensemble des gerbes de la propriété. Ce tas de gerbes était parfois imposant et en sa réalisation finale, il fallait employer une fourche avec un très long manche . Des hommes costauds s'attachaient à cette tâche . Parfois les gerbiers étaient recouverts afin de les isoler des pluies.

Quelques semaines après l'entrepreneur de battage arrivait avec son tracteur et sa machine à battre . La réalisation de cette tâche regroupait de nombreux hommes de la campagne environnante. Chacun avait un rôle et un poste qu'il tenait jusqu'à la fin du battage du gerbier. Le grain séparé de ses téguments ou enveloppes était stocké en les greniers et celui-ci valait de l'or.

Seuls, les hommes forts pouvaient porter les lourds sacs de grains , lesquels avoisinaient et dépassaient les 100 kgs .

La paille , elle, formait un autre tas et elle devenait le pailler. Sur le côté de la machine s'extirpaient les enveloppes et en argot cela s'appelait le balai . Le rôle des jeunes adolescents ou enfant était de regrouper cette matière qui pouvait servir au foyer pour ses menus travaux.

Après ces travaux , durant parfois une journée était organisé un véritable banquet où les hommes festoyaient et chantaient parfois en l'honneur des moissons , en la joie bien sincère d'avoir engranger la récolte .

Dorénavant, la technologie ambiante a bouleversé ces habitudes et s'est imposée à ces actes dits des moissons .J'ai conduit un de ces monstres mécanique pendant une saison et j'y ai trouvé noblesse dans l'acte dégagé. Désormais, le grain va dans une trémie et se transporte avec grande remorque vers la coopérative agricole. Les différentes phases de ces travaux sont regroupées et elles ne laissent que peu de place à la seule mentalité et ses débordements humanistes. Je l'ai déploré car j'aime les hommes quand ils sont fraternels et plein d'humanisme dans la bonne humeur. Mon Père me disait : «  Le progrès finira par tuer l'homme ! «  IL avait raison bien avant l'heure , lui qui aimait la Terre et ses joyaux contenus .

Je ne trouve pas que nous soyons dépassés par nos progrès , mais seulement nous manquons de modestie et nous avons perdu notre fraternité . Il faut bien que les moissons se réalisent rapidement au cas où le mauvais temps surviendrait . Nos technologies sont une façon de contrer les aléas du temps qui court .

Toutefois, les travaux de battage commencent parfois tardivement en la journée car il faut laisser passer l'hygrométrie ambiante importante du matin sous forme de rosée. Plus le grain est sec et plus il acquiert valeur en les bases commerciales.

J'aime cette période et surtout celle quand les épis de blé, d'orge se colorent et deviennent or . Oui, les blés sont d'or et ils nous entraînent vers une noblesse du produit présent sur Terre depuis le début des temps. C'est une graminée qui a favorablement évolué et conduit à nous sustenter par le biais du pain. Ce dernier est le corps du Christ par relation avec le temps qui passe et donne à notre Mère , la Terre , ses cachets de noblesse .